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Amazon et ses frais de transport. L’enjeux d’optimisation de sa logistique mondiale – Episode 3

2018 update / Cet article fait suite aux 2 articles précédents :


Amazon veut contenir ses frais d’expédition. L’automatisation des livraisons sur les routes ou par les airs pourrait constituer une réponse.

Les frais d’expéditions d’Amazon augmentent d’année en année. De 11,5 milliards de dollars en 2015, ils sont passés à 27,5 milliards de dollars en 2018…

C’est la pierre angulaire du modèle d’Amazon et probablement la première raison de son succès : son service de livraison. Fiabilité et rapidité sont les deux facteurs clés de son formidable succès de ses expéditions. L’autre point essentiel reste ses coûts de livraison pour les clients défiant toute concurrence.

Un modèle qui lui a permis au fil des ans de  s’arroger près de la moitié du commerce en ligne aux USA , ou encore 17,3 % des parts de marché en France. Voir une étude récente

Cette efficacité a cependant un coût. Les frais d’expéditions augmentent d’année en année. De 11,5 milliards de dollars en 2015, ils sont passés à 27,5 milliards de dollars en 2018. La part des coûts de livraison dans le CA du commerce en ligne a grimpé de 12 % à 16 % dans le même laps de temps.



Rien d’inquiétant, veut croire Amazon, qui attribue cette inflation des coûts à une hausse de ses commandes. Le groupe s’attend d’ailleurs à générer toujours plus de dépenses dans les années à venir. Peu étonnant, vu les conditions de livraisons très avantageuses pour les clients. Rien qu’en 2017, Amazon a effectué 5 milliards de livraisons pour ses clients Prime, qui bénéficient de conditions avantageuses.


Rationaliser les coûts

Mais bien qu’elle communique sur le coût global des expéditions, Amazon ne donne pas le montant du panier moyen au-dessus duquel elle rentabilise l’opération de livraison. Or les avantages du programme Prime*, rapidité et gratuité, incitent à multiplier le nombre des petites commandes. Avec un risque de dérapage financier pour l’entreprise. (* 100 millions d’utilisateurs payants dans le monde )

Amazon a plusieurs armes pour tenter de faire baisser le coût relatif de livraison.

Le patron du groupe avait notamment réfléchi à un système d’autoroutes dans le ciel, avec des altitudes réservées aux drones les plus légers, délivrant des colis. La firme a investi massivement, et notamment en France , multipliant les tests.

Elle semble néanmoins avoir pris du retard par rapport aux promesses de son patron. En cause, un contexte réglementaire toujours délicat, qui ne permet pas l’exploitation commerciale. Cela pourrait changer dans les prochains mois, l’administration Trump se montrant ouverte sur le sujet .

La route plutôt que les airs

Faute d’avoir encore pu faire décoller ses drones, Amazon tente d’innover sur route. Fin janvier 2019, la société a commencé à Washington les tests de Scout, un petit robot de livraison monté sur six roues. Tout électrique, il est conçu pour acheminer les colis aux clients de façon autonome. Ces 3 dernières semaines, Amazon a d’ailleurs déposé sur LinkedIn une trentaine d’offres d’emploi aux Etats-Unis pour enrichir les équipes travaillant sur ce robot autonome. Confirmant ses ambitions dans la livraison autonome, le géant de Seattle a annoncé jeudi dernier avoir participé  à la levée de fonds de 530 millions de dollars réalisé par Aurora , une start-up californienne de la voiture autonome.


« La conduite autonome peut aider à rendre le travail de nos employés et partenaires plus sûr et plus productif, que ce soit dans un centre logistique ou sur la route », a déclaré pour l’occasion un porte-parole de la société. Le montant de l’investissement n’a pas été dévoilé, tout comme les intentions d’Amazon. Outre-Atlantique, certains médias évoquaient l’hypothèse d’un rachat.

Amazon dévoile Scout, son drone roulant de livraison [Vidéo]

Ce n’était qu’une question de temps. Amazon a donc dévoiler son propre robot de livraison chargé d’assurer le dernier kilomètre de la livraison de commandes. Scout, petit véhicule sur six roues, débutera une période de test dans le Comté de Snohomish, au nord de son fief de Seattle, auprès de clients Prime qui demandent une livraison le jour-même, le lendemain ou le surlendemain de la commande. Au début, le test sera limité aux heures de la journée du lundi au vendredi, quand moins de piétons occupent les trottoirs. Un opérateur humain à distance veillera également à ce que Scout s’écarte poliment des humains, des animaux de compagnie et de tout autre obstacle.

De nombreuses autres sociétés développent de tels robots de livraison. Starship Technologies, Marble, Kiwi… Scout débute donc avec plusieurs années de retard sa courbe d’apprentissage, mais Amazon dispose de moyens d’une autre ampleur pour le faire progresser rapidement. (voir mon article qui date un peu sur ces robots et autres drones de livraison ici

Sources: Les Echos ici et LSA ici

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